« Il n’y a pas d’âge pour grandir »
Mory Diawara est un gardien expérimenté. A 36 ans, il a multiplié les expériences. De Saint-Denis à Grenoble en passant par Ivry, Angers, Ajaccio et la sélection du Sénégal, partout il a martyrisé les tireurs adverses… Il mettra ses qualités au service de Saint-Brice à la rentrée.
Tout le monde le sait. La vie, un destin, une carrière, cela peut basculer sur un détail. Dans le cas de Mory Diawara, le déclencheur a été une retransmission télévisée en 2003. « En regardant l’équipe de France féminine », dévoile-t-il. Devant son petit écran Mory, 15 ans à l’époque, écarquille les yeux devant l’incroyable et improbable remontada des Tricolores en finale du Mondial. La performance de l’emblématique gardienne Valérie Nicolas lui met des étoiles dans les yeux et le guide dans son choix. « Je voulais faire du sport, Je n’étais pas attiré par le hand mais j’ai essayé. »
Vous l’avez deviné, l’essai fut concluant et Mory, comme Valérie Nicolas, prit le chemin des 6 mètres carrés d’une cage de handball. « Cela fait plus de 20 ans maintenant que je prends du plaisir dans les buts. » Après ses premières parades à La Dyonisienne (Saint-Denis, sa ville de naissance) puis à Aubervilliers, Mory ne peut plus se cacher. Sa morphologie et ses qualités prometteuses lui valent d’intégrer le centre de formation du mythique club de l’US Ivry,
En binôme avec Abdoulaye Dramé
Rapidement intégré dans le groupe pro, il progresse à la vitesse grand V et après trois saisons à fréquenter la salle Auguste Delaune, il décide de prendre son envol. « J’étais passé pro… » mais arracher quelques minutes de jeu en D1 n’était pas vraiment d’actualité. Commence alors son tour de France. Angers Noyant en D2, Oissel, Rouen N1, Ajaccio (N1 de 2016 à 2019), Rouen à nouveau, Saint-Etienne 3 saisons en N2 et Grenoble lors des deux derniers exercices (N1) ont confié la garde de leur but à Mory.
Comme si son périple n’était pas assez épicé, Mory a endossé la tunique de la sélection sénégalaise et pimenté son expérience avec des Coupes d’Afrique des Nations (2011 à 2014). Avec son binôme Abdoulaye Dramé (ça vous dit quelque chose ?), il prend place dans le but sénégalais pour la CAN 2022 organisée en Egypte et terminée à la 11e place.
Son parcours convainquant n’a pas échappé à l’œil de Marian Geoffroy, le responsable de la commission Performance de Saint-Brice.
« Depuis 2018, Marian m’a régulièrement contacté mais cela n’a jamais pu se faire. Soit j’étais encore sous contrat, soit je venais de signer dans un autre club », explique Mory qui a finalement cédé « à la ténacité et à l’abnégation » de son interlocuteur brico. « Les arguments et la présentation qu’il m’a faite du club m’ont intrigué. Je me suis dit qu’il fallait que je me penche un peu plus sur ce club et ses résultats. Et puis, je voulais assurer mon avenir professionnel et suivre un Master d’ingénierie et ergonomie des activités sportives », ajoute-il.
La lecture sous toutes ses formes
Ces différents cursus évoqués (sportifs et pro), place à l’expérience brico. « Mon ambition est de continuer à progresser, avoue Mory (36 ans – 2,02 m). Il n’y a pas d’âge pour grandir. » Individuellement et collectivement, il s’appliquera à « aider ses partenaires, à répondre aux objectifs du club, à apporter une certaine vision et de la rigueur grâce à son placement. » Il mettra donc ces atouts, travaillés au fil de ses pérégrinations handballistiques, au service de Saint-Brice mais il ne sacrifiera pas pour autant ses loisirs comme les promenades en forêt, le cinéma, la lecture. « J’aime lire sur le développement personnel, sur la philosophie, tout ce qui permet l’introspection. Mais je lis aussi des romans policiers », souligne-t-il.
À partir du mois d’août, c’est une autre forme de lecture qu’il développera : celle du jeu, des trajectoires et des impacts des tirs adverses. Un de ses points forts ! Un atout suffisamment séduisant pour devenir l’un des chouchous des habitués de la salle bleue. Les Ultras, les supporters et les curieux vont découvrir un dernier rempart solide et posé, très admiratif d’un gardien possédant à peu près le même gabarit que lui… un certain Niklas Landin, le Danois multi médaillé intercontinental. Sacrée référence !