Formé à Mourmelon puis au Creps de Reims, Corentin Boé a fréquenté les divisions professionnelles pendant quinze ans. La saison prochaine, il défendra les couleurs de Saint-Brice où il préparera sa reconversion.

Toujours placés mais jamais gagnants ! Les Bricos en ont eu assez de jouer les Poulidor version handball. Ces dernières années, Vernon, Saran et Billy-Montigny leur ont barré la route conduisant à la Nationale 1. Stop ! Les dirigeants marnais ont crié haut et très fort leur volonté de mettre un terme à ces frustrations.

La saison qui s’annonce sera-t-elle la bonne ? Ce qui est sûr, c’est que tout est mis en œuvre pour toucher le centre de la cible. La signature de Corentin Boé (32 ans – 1,82 m) atteste de cette ambition dévorante.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Corentin Boé est un habitué du milieu professionnel handballistique. « Je suis pro depuis une quinzaine d’années », souligne ce Rémois de naissance, formé à Mourmelon par Alain Lavenus et Eric Faucheux et au Pôle espoir du Creps pendant trois années par Stéphane Garcia.

« C’est le bon moment »

Un bon cocktail si l’on se réfère au parcours de ce fort shooteur (783 buts en 175 matchs de Proligue) et polyvalent sur la base arrière. A la sortie du Pôle, un premier grand saut propulse Corentin à Aurillac (quelques apparitions en D1), puis à Villeurbanne sous la houlette du Barjot Thierry Perreux (2 années en Pro D2, 2 en N1 avec un titre de champion de France à la clé), à Semur-en-Auxois (N1 et un titre de meilleur buteur de la division).

Avec Villeurbanne, il a connu la grande joie d’affronter en coupe de France  Montpellier et un certain Nikola Karabatic. Il y a vécu une fin d’aventure moins joyeuse qui l’a conduit… à Saint-Brice (un signe du destin) où il a pu entretenir sa forme pendant un mois avant de trouver un contrat pro à Semur en 2013.

Ensuite, c’est son deuxième grand saut. Il s’installe durablement en Proligue où il sera nommé « trois ou quatre fois au titre de meilleur demi-centre de la division. » Il défend successivement les couleurs de Saint-Marcel Vernon (2 ans), Billère (2 ans), Massy (2 ans ; 156 et 131 buts) et la saison dernière d’Angers « où rien ne s’est passé comme prévu, une année galère. »

Cette dernière expérience l’a incité à la réflexion, à penser à l’après handball… « C’est le bon moment, assure-t-il. Je vais préparer ma reconversion. Au vu du nombre de matchs joués en pro, je suis éligible au titre 5 d’entraineur. »

Un décideur âgé de cinq mois !

Mais avant d’endosser le survêtement de coach professionnel, Corentin Boé veut encore prendre du plaisir sur le terrain. « Cela faisait plusieurs saisons que Marian Geoffroy (responsable de la commission Performance de Saint-Brice) me contactait régulièrement. Je lui répondais à chaque fois que ce n’était pas encore le bon timing… »

Et puis, Ilyo est arrivé. On peut avoir cinq mois et être – déjà – un grand décideur ! Eh oui, Ilyo Boé (cinq mois donc) a très certainement influencé son handballeur de papa Corentin au moment de son choix de (suite) de carrière. Grâce à Ilyo, Corentin Boé va (re) devenir un joueur de Saint-Brice. « Cela fait plusieurs saisons que le club échoue d’un rien. Je veux l’aider à réaliser son objectif. »

« Je sais où je mets les pieds »

Pour cela, il va falloir que Corentin s’habitue à un nouveau rythme. Fini, les deux séances quotidiennes. « Cela ne me fait pas peur, rassure-t-il. J’ai déjà pensé à ce que je ferai pour conserver mon niveau physique. Je garderai cette exigence vis-à-vis de moi. Point de vue du handball, je sais où je mets les pieds. Je connais Yohan depuis le Creps, je connais aussi Kévin (Lemaire), un joueur d’équipe indispensable. »

Corentin le râleur – « oui, je sais c’est un point sur lequel je dois m’améliorer » – est persuadé que le groupe brico possèdera les armes pour jouer les premiers rôles. « Peu importe la poule dans laquelle on sera versé.  Il faudra que l’on essaye de bien jouer, que l’on impose notre jeu. »

Les grandes bases sont posées. Reste à les mettre en application à l’occasion de son troisième grand saut.